lundi 19 novembre 2012

Notre-Dame-des-Landes : le (notable) Vert est dans le fruit



La mobilisation croissante contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), en plus d'être parfaitement légitime et justifiée, a aussi pour intérêt de mettre en lumière les affligeantes manœuvres politiciennes des "élites" du parti Europe écologie Les Verts (EELV).

Nous savons que de nombreux militants de base d'EELV sont sincères, il ne s'agit donc pas ici de les accabler. Cependant, ils ne peuvent pas occulter le fait que la plupart de leurs dirigeants, de véritables "notables" depuis qu'ils sont ministres, parlementaires, vice-président-e-s de Région (PS), etc, cautionnent totalement la politique du gouvernement actuel qui est, entre autre, productiviste, pronucléaire, et libéral. Et qui veut imposer l'aéroport de NDDL.

Pour être maintenue à la tête d'EELV en avril 2011, et pouvoir ensuite briguer son entrée au gouvernement, Cécile Duflot n'a pas hésité à jurer devant l'assemblée plénière qu'elle ne signerait jamais avec le PS un accord ne comprenant pas la sortie du nucléaire et l'annulation de l'aéroport de NDDL. A peine réélue, elle bafouait ouvertement ses propres engagements, sans l'ombre d'un état d'âme…

La suite est tristement logique : deux ministres EELV (Mme Duflot et M Canfin) siègent au gouvernement et, afin de garder leurs lucratifs strapontins, n'ont pas émis la moindre critique contre toutes les horreurs déjà commises par MM Hollande, Ayrault, Valls, Montebourg et compagnie.

Liste non exhaustive : débarquement de Mme Bricq (Cécile Duflot a même prétendu qu'il s'agissait d'une promotion !), ouverture de la mine d'Uranium d'Imouraren au Niger (alors que cela concerne directement M Canfin !), chasse aux Roms et aux sans-papiers, politique libérale annoncée par M Hollande début novembre, continuation des projets nucléaires (EPR, ITER, ASTRID, enfouissement des déchets radioactifs à Bure, etc), du projet d'aéroport de NDDL, etc

De plus, les deux groupes parlementaires d'EELV, à l'Assemblée et au Sénat ont voté la confiance au gouvernement Ayrault. Seul Noël Mamère a évoqué l'hypothèse de ne pas voter cette confiance (mettant en particulier en cause le projet de réacteur nucléaire Astrid), avant d'être ramené à la raison (d'Etat) par… ses propres collègues parlementaires EELV, terrorisés à l'idée d'indisposer le PS !

Par ailleurs, en grande majorité, les conseillers régionaux EELV doivent leur poste au PS et, pour la plupart, se gardent bien de faire des vagues dans l'espoir d'être "conservés" lors du prochain mandat…

S'il ne s'agissait là que du cynisme et de l'arrivisme d'une clique politicienne, sans autre conséquence que de bafouer la morale et l'éthique, ce ne serait pas si grave. Mais le fait est que ces gens portent gravement tort aux mobilisations qu'ils parasitent, à commencer par la lutte contre l'aéroport de NDDL.

Le cas le plus emblématique est assurément celui du député "écologiste" nantais De Rugy qui, d'ailleurs, ne doit son poste qu'à M Ayrault, nantais lui-même. Il n'est donc pas surprenant que, à propos de la grande manifestation du 17 novembre M De Rugy se soit autorisé à déclarer « Ce n’est pas dirigé contre le gouvernement » (cf http://bit.ly/WcMVyG , interview dans l'Alsace).

M. de Rugy est clairement en mission commandée pour essayer de détourner la colère citoyenne des vrais responsables, et protéger ainsi le gouvernement PS… et les strapontins que ce dernier accorde aux "notables EELV".

Or, M De Rugy n'a pas moindre début de légitimité pour dire contre qui est ou n'est pas dirigée cette mobilisation.

Or, ce n'est pas le Pape mais bien le gouvernement, et son chef Ayrault, qui tentent d'imposer l'aéroport de NDDL.

Oui, bien sûr que la mobilisation contre l'aéroport NDDL est dirigée contre le gouvernement qui tente d'imposer ce projet absurde, ce gouvernement PS-EELV auquel participe Mme Duflot et que soutient totalement M De Rugy.

Il n'y a pas si longtemps, les Verts était un parti qui, sans être parfait, défendait tout de même de véritables engagements sous tendus par de vraies convictions. EELV n'est désormais plus qu'une écurie politicienne qui porte grand tort aux combats qu'elle prétend soutenir.

Le (notable) Vert est dans le fruit. Il faut d'urgence l'en expulser…

mercredi 14 novembre 2012

"Disparition" de Cécile Duflot : fin de parcours d'une ambitieuse

Nous regrettons la disparition de la jeune militante écologiste Cécile Duflot qui, avant de donner la priorité à ses ambitions personnelles, avaient défendu des positions progressistes et courageuses, tant sur le plan social qu'écologiste.

Pour être reconduite au poste de secrétaire générale d'EELV, lors du congrès de mai 2011, Cécile Duflot n'avait pas hésité à promettre en session plénière que jamais elle ne signerait avec le PS un accord ne comprenant pas la sortie du nucléaire, et que jamais des représentants d'EELV n'iraient dans un gouvernement en l'absence d'un tel accord.

Elle avait ensuite fait exactement l'inverse, signant avec le PS un accord entérinant la continuation du nucléaire, et entrant elle-même dans le gouvernement productiviste et pronucléaire de MM Ayrault et Hollande.

En charge du logement, Cécile Duflot a immédiatement pris les mesures nécessaires pour atteindre son objectif, à savoir laisser une trace dans l'Histoire. Elle y est parvenu par l'intermédiaire d'une Loi qui va effectivement laisser Mme Duflot à la postérité, au même titre que par exemple Mme Scellier ou M. de Robien.

C'est ainsi que le nom de Duflot ne désigne plus l'ex-militante écologiste mais une catégorie d'opérations immobilières permettant (principalement aux personnes fortunées) de ne pas payer d'impôts. On peut s'en rendre compte sur de nombreux sites web comme par exemple ici :


La triste réalité est implacable : la femme politique a disparu, laissant place à des slogans libéraux comme "Loi Duflot, 0€ d’impôts" ou bien encore "Avec 0€ d'apport la Loi Duflot vous permet d'économiser jusqu'à 54 000 € d'impôts !"

Nous adressons toutes nos condoléances à la famille de l'écologie même si, il est vrai, Mme Duflot avait perdu pieds (et réussi sa carrière politicienne) avant même de donner naissance à cette affligeante Loi libérale...

Plus globalement, la déchéance de Mme Duflot - qui fait désormais la promotion des voitures électriques, et donc nucléaires - illustre celle d'EELV, ex-parti écologiste désormais caution "verte" du PS productiviste et pronucléaire.  Les militants écologistes sincères que l'on trouve à la base d'EELV ne méritaient pas cela...

vendredi 2 novembre 2012

Ligne THT, Aéroport NDDL, Aurore Martin, etc : halte au gouvernement néo-sarkozyste PS-EELV !


Il n'y avait rien à attendre de Hollande, donc finalement personne ne lui en aurait voulu de ne rien faire. Mais voilà, il fait. Ou du moins il fait faire par Ayrault et son gouvernement PS-EELV.

Pour mémoire, EELV compte deux ministres et les deux groupes EELV (à l'Assemblée et au Sénat) ont voté la confiance à Ayrault.

Donc, ce président et ce gouvernement agissent :  
 
- Ils confortent le nucléaire, et font semblant de fermer la centrale Fessenheim ("fin 2016", juste avant la prochaine présidentielle, quelle blague !)

- Ils lancent leurs MILICES (parfois appelées escadrons de gendrames mobiles) pour imposer par la violence et la bêtise la ligne THT Cotentin-Maine et l'aéroport NDDL, joujou d'Ayrault.

- Ils capturent Aurore Martin et la livrent aux autorités de Madrid (elle risque 12 ans de prison !) , alors qu'elle n'a commis aucun crime et soutient une organisation autorisée en France !

Bien sûr, le Sarkozy du PS, Manuel Valls, est un individu ignoble. Mais il ne fait finalement que ce que Hollande lui laisse faire. Et ce que ses collègues d'EELV cautionnent.

Quant à cette pauvre Cécile Duflot, qui rêvait de laisser une trace dans l'histoire, elle a "réussi" : une génération d'appartements va porter son nom. Duflot est désormais l' égale de Scellier et De Robien : bien fait pour elle !

Le gouvernement PS-EELV fait honte à qui se sent de gauche. Il est (déjà !) temps de les congédier. On risquerait de voir revenir la droite ? Mais elle n'est jamais partie !

lundi 6 août 2012

DUFLOT, la légion d'horreur

Une dérisoire polémique agite le microcosme : madame la ministre Cécile Duflot n'aurait désigné que des amis ou des sympathisants pour recevoir la légion d'honneur.

En réalité, le problème n'est pas dans les choix opérés par "Madame Cécile", mais bien dans le fait même d'avoir désigné des récipiendaires.

Si Cécile Duflot n'avait pas oublié ce qu'est être écologiste et de gauche, elle aurait fait la seule chose à faire dans cette situation :

REFUSER D'ACCORDER LA MOINDRE LÉGION D'HONNEUR


C'était même une occasion en or pour faire savoir tout ce qu'il y a d'indigne et d'indécent dans cette écœurante cérémonie qui a permis de longue date de décorer bandits, gangsters, tueurs (maréchaux, généraux et cie), réactionnaires antisociaux, pollueurs, etc...

Il est affligeant que Mme DUFLOT ait fait le jeu nauséabond de la légion d'horreur..

(Mais il est vrai que Madame ne se sent plus depuis qu'elle est ministre, ne se rendant même pas compte à quel point elle est déconsidérée par ses compromissions et ses reniements)

mercredi 25 juillet 2012

Lisez URANIUM OLYMPIQUE

un web-roman de Stéphane Lhomme

- Un athlète français inconnu va-t-il triompher lors du 800 mètres des Jeux olympiques de Londres ?
- La Fédération française d'athlétisme va-t-elle renoncer à son sponsor atomique Areva ? 
- Qui est la nouvelle "première dame de France", ministre des Sports et du Rayonnement de la France ? 
- Les champions du sport français vont-ils prendre position pour ou contre leurs sponsors ?
- Les footballeurs "grévistes" de la coupe du Monde 2010 vont-ils laver leur honneur à Londres ?
- Le Comité international olympique va-t-il menacer d'exclure la France des Jeux olympiques ?

Vous le saurez en lisant
URANIUM OLYMPIQUE

mardi 3 juillet 2012

Les parlementaires écologistes doivent refuser la confiance au gouvernement PS-EELV pronucléaire et productiviste


Communiqué de Stéphane Lhomme
Directeur de l'Observatoire du nucléaire
Ex-candidat à la primaire d'EELV


Le premier ministre Jean-Marc Ayrault va demander cet après-midi un vote de confiance à l'Assemblée nationale, puis ensuite au Sénat. Il est impensable que des parlementaires qui se disent écologistes accordent leur confiance à ce gouvernement productiviste et, surtout, totalement pronucléaire.

En effet, conformément aux positions de M. Hollande, le gouvernement Ayrault se situe dans la plus parfaite continuité de la politique pronucléaire et productiviste imposée en France depuis des décennies. Ainsi :

- le chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) se poursuit malgré les milliards déjà gaspillés et en attendant de nouveaux surcoûts et de graves malfaçons couvertes par l'Autorité de sûreté nucléaire.

- la construction de lignes électriques THT (Très haute tension) se poursuit dans l'Ouest pour évacuer l'électricité qui sera produite par l'EPR si hélas il est un jour mis en service. Qui plus est, ces travaux ont lieu sur fond de répressions et de violences policières à l'encontre des citoyens courageux qui tentent de s'opposer au saccage de leur région par ces lignes. Le "changement" promis par M. Hollande est difficilement perceptible à moins que les matraques et les gaz lacrymogènes "de gauche" soient moins douloureux...

- le chantier du réacteur de fusion nucléaire ITER, projet dénoncé par trois Prix Nobel de Physique et dont l'échec est d'ores et déjà certain, se poursuit hélas lui aussi avec de graves atteintes à l'environnement de la Provence et malgré d'insupportables surcoûts.

- le chantier du Laser mégajoule (en Gironde), installation qui doit hélas servir à mettre au point une nouvelle génération d'armes atomiques, se poursuit lui aussi malgré de lourds surcoûts et sans le moindre débat national sur la pertinence de la "dissuasion nucléaire". On notera d'ailleurs que l'ancien premier ministre Michel Rocard a été dissuadé de maintenir sa position contre l'arme atomique.

- le projet fumeux de réacteur ASTRID, abusivement dit "de 4ème génération", qui n'est rien d'autre qu'une nouvelle tentative de faire fonctionner un surgénérateur, se poursuit hélas aussi. Cette tentative est vouée à l'échec comme les précédentes, qu'il s'agisse par exemple de Superphénix en France ou de Monju au Japon.

- les réacteurs de plus de 30 ans continuent à fonctionner alors qu'ils ont dépassé la durée de vie prévue à l'origine par EDF et malgré leur état très dégradé, dénoncé par exemple par les travailleurs précaires qui en assurent tant bien que mal la maintenance.

- 58 réacteurs, qu'ils aient plus ou moins de 30 ans, continuent à fonctionner en France alors que la catastrophe de Fukushima a démontré, s'il en était besoin, que ce parc atomique fait courir à la France et à l'Europe les pires dangers.

- L'ouverture par Areva de la mine géante d'uranium d'Imouraren a été annoncée le 11 juin dernier par M Hollande, recevant le président du Niger (un ancien cadre d'Areva !), au détriment de l'environnement de ce pays et en déplaçant des populations présentes depuis la nuit des temps. Il s'agit clairement de la continuation pure et simple de la politique néocoloniale connue sous le nom de la Françafrique.


Au delà la question cruciale du nucléaire, le gouvernement Hollande-Ayrault se distingue globalement par une recherche vaine et absurde de la "croissance", sans comprendre que celle-ci ne reviendra jamais sur une planète - en particulier dans les pays industrialisés - dont les ressources sont en voie d'épuisement.

D'ailleurs, la continuation de projets aussi absurdes que gigantesques, comme l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, montre bien l'aveuglement total des politiques qui sont hélas poursuivies par le nouveau gouvernement.

Enfin, le récent "débarquement" de Mme Bricq du ministère de l'écologie a montré que le gouvernement privilégiait les intérêts des multinationales du pétrole au détriment de la protection de l'environnement et du développement des énergies renouvelables.

La présence au gouvernement de deux ministres dits écologistes ne fait plus illusion puisque l'une - Cécile Duflot - a apporté sa caution au débarquement de Mme Bricq, et l'autre - Pascal Canfin - n'a pas démissionné après la décision d'exploitation de la mine d'Imouraren, évènement qui concerne directement son portefeuille (le "Développement").

Les groupes parlementaires écologistes à l'Assemblée nationale et au Sénat ont été consentis par le Parti socialiste. En votant la confiance à ce gouvernement qui bafoue tous les engagements écologistes, les parlementaires d'EELV confirmeront qu'ils sont totalement soumis au PS... et uniquement préoccupés par leurs carrières politiciennes.

mardi 12 juin 2012

Uranium du Niger : Hollande soutient la Françafrique et le lobby nucléaire


Les ministres écologistes vont-ils quitter le gouvernement ?

L'Etat de grâce n'aura pas duré longtemps : lundi 11 juin 2012, moins d'un mois après son investiture, François Hollande a bafoué toutes les valeurs de la gauche et de l'écologie.

En effet, recevant le Président du Niger M. Issoufou, le nouveau Président de la République s'est prononcé pour l'exploitation par Areva, qui plus est avant même la date prévue de 2014, de la mine géante d’uranium Imouraren au Niger (*)

Il s'agit là d'une claire perpétuation des mécanismes de la Françafrique, pour le plus grand profit du lobby nucléaire (Areva) et au détriment de la démocratie en Afrique. Il est d'ailleurs édifiant de rappeler que le Président Issoufou est un ancien directeur d'une société d'exploitation de l'uranium, la Somaïr, filiale d'Areva !

Il est nécessaire de rappeler que :

- l'exploitation des mines d'uranium contamine l'environnement et assèche les nappes phréatiques
- Areva exploite les travailleurs du Niger et bafoue leurs droits et leur santé
- la mise en exploitation du gisement d'Imouraren va entraîner le déplacement de populations nomades (Touaregs)
- l'exploitation de l'uranium du Niger depuis 40 ans par la France n'a rien apporté à la population locale qui reste une des plus pauvres du monde

Le positionnement clair de François Hollande en faveur de la Françafrique et du lobby nucléaire annonce aussi le maintien des forces armées françaises en Afrique, présence néocoloniale dont le but est de "sécuriser" l'approvisionnement des centrales nucléaires françaises en uranium.

Que va faire l'écologiste Pascal Canfin, directement concerné en tant que Ministre délégué au Développement ? Que va faire la ministre Cécile Duflot, dirigeante d'EELV et donc théoriquement opposée au lobby nucléaire et au néocolonialisme ?

En restant au gouvernement après ce triste 11 juin, les ministres d'EELV cautionneraient la liquidation par M. Hollande des valeurs de la gauche et de l'écologie.


(*) Cf article de La Tribune.fr :  http://bit.ly/LDYmP9

vendredi 25 mai 2012

Yannick Jadot, cireur de pompes de Sarkozy à Ayrault...

Revenons d'abord 5 ans en arrière : le 16 mai 2007, Sarkozy devient Président de la République.

Le 21 mai, une délégation d' « écologistes officiels » (à savoir : choisis par l'Elysée avec la collaboration de Nicolas Hulot) est reçue par Sarkozy. En sortant, ces « chefs écologistes » autoproclamés, principalement Hulot, Jadot et Bougrain, se déconsidèrent devant les médias en parlant de «jour historique pour l'environnement. »

Quelques temps auparavant avait été mise en place une sorte de coordination, baptisée Alliance pour le planète, sous prétexte de « fédérer les écologistes en vue du Grenelle » de Sarkozy. En réalité pour booster les ambitions de certains carriéristes...

Suite à la mascarade du 21 mai, de nombreuses associations ont protesté, aussi, le mardi 5 juin 2007, à Paris, est organisée une grande réunion de l'Alliance pour la planète. Mais il apparait vite que tout est déjà bouclé : Jadot nous signifie qu'il ne s'agit pas d'une réunion décisionnaire, juste d'une "séance d'information". Les "chefs écolos" ont donc la gentillesse de nous informer de ce qu'ils font... en notre nom. 
 
On notera d'ailleurs que FNE avait annulé depuis quelques temps sa participation à l'Alliance (*), pointant en particulier le fait que des porte-parole (dont Jadot !) soient subitement apparus, sans aucun mandat et en contradiction avec les règles de l'Alliance. Si les dirigeants de FNE dénoncent ces méthodes, ce n'est pas qu'elles les choquent, c'est simplement... par peur de se faire piquer les places (lucratives) de cireurs de pompes de Sarkozy !

Durant la réunion de l'Alliance, toutes les questions un peu gênantes ont obtenu des réponses du genre "
Ça a été décidé lors des réunions précédentes". Réunions auxquelles personne n'avait été convié, bien sûr. Imparable.

Chaque fois que nous protestons contre ce coup de force, deux roquets issus d'une association jusque là inconnue, Ecologie sans frontière, montent au créneau pour contrecarrer les effrontés qui osent demandent des comptes. Jadot jubile : de cette façon, les "chefs" sont protégés. Une répartition des rôles très au point. 
 
Les imposteurs d'Ecologie sans frontière sont remerciés au centuple de leur collaboration puisqu'ils font partie du groupe des « grandes associations » reçues à l'Elysée, avec FNE, WWF, Greenpeace, Fondation Hulot, etc. Pas mal pour une asso comptant deux adhérents !
Il y avait donc deux catégories d'écologistes : les "écolos officiels" et les autres, réduits au rang de « troupes », même pas informés de ce qui est fait en leur nom. 

C'est d'ailleurs dans un article de Libération (4 juin) que ces malheureux découvrent que 6 groupes de travail ont d'ores et déjà été mis sur pied par l'Élysée : Climat, Biodiversité, Santé et environnement, Agriculture et ruralité, Institutions et gouvernances, Mode de développement économique et emploi
 
Jadot nous sort alors un "paper board" (instrument très efficace pour montre qui commande !) et détaille l'organisation de l'Alliance pour le Grenelle : six groupe de travail (correspondant au six groupes officiels), un "groupe contact" composé des « écologistes officiels » et deux porte-parole (déjà en place, comme ça pas de mauvaise surprise !) dont lui même...

Les écologistes avaient pour une fois un puissant moyen de pression, il leur suffisait de dire par exemple : « Pas de Grenelle si le chantier de l'EPR n'est pas stoppé ». Sarkozy avait absolument besoin des écolos pour sa mascarade, il était donc possible d'arracher quelque chose. Mais les arrivistes avaient tellement peur de déplaire à leur nouveau maître qu'ils sont allé au Grenelle sans rien exiger en échange !

On a même eu droit à un festival de la part de Jadot : à chaque annonce gouvernementale contredisant les engagements écologistes (sur le nucléaire, la pêche, les autoroutes, etc), il lançait des menaces de matamore, jamais mises en oeuvre. Par exemple :

Libération, 22 mai 2007 :
«S'il s'avérait que l'on ne peut pas aborder un sujet de fond tel que le nucléaire, nous, on lâchera la négo», affirme Yannick Jadot

Marianne.fr, 19 Juin 2007, : Yannick Jadot (Greenpeace) : «S'il y a encore des décisions contraires à l'esprit du Grenelle de l'environnement, il n'y aura pas de Grenelle».

AFP, 6 juillet 2007 : "S'il s'avèrait que (M. Borloo) recule sur le processus de négociations, pour nous il n'y aurait plus de Grenelle" a rappelé vendredi Yannick Jadot.

Politis, 12 juillet 2007 : Yannick Jadot « Le gouvernement ne peut pas se payer le luxe d’un échec, et surtout pas de nous voir claquer la porte du Grenelle. »

Libération, 16 juillet 2007 : « S'il advenait que le Grenelle se transforme en simple consultation, ou bien si des sujets comme le nucléaire ou les OGM devaient devenir tabous, alors les associations de l'Alliance quitteraient un processus devenu simple exercice de communication», affirmait Yannick Jadot, porte-parole de l'Alliance ».

Or le summum est atteint quelques jours plus tard, le 25 juillet 2007 : Sarkozy signe à Tripoli un accord nucléaire avec le dictateur Kadhafi ! Pensez-vous que Jadot claque la porte face à cette provocation ultime ? Non bien sûr, il reste sagement à sa place de collaborateur de Sarkozy. Quelques temps plus tard, il reprend ses ridicules menaces de matamore : Le Figaro 12 septembre 2007 : Yannick Jadot, « (…) Si c'est comme ça, nous sortirons du Grenelle ».

Finalement, chacun finira par comprendre que le Grenelle était une immense tromperie, mais Jadot aura atteint son seul objectif (qui n'a rien à voir avec l'écologie) : se faire connaître. Pour cela, il a fallu dérouler le tapis vert pour Sarkozy, le Président le plus anti-écolo et le plus pronucléaire qui soit, mais on n'a rien sans rien...

Entre temps, Jadot est vainqueur d'un concours de circonstance : EDF ayant mis en place une surveillance de divers militants écologistes, les enquêteurs tombent par hasard (ils cherchaient des éléments dans une affaire de dopage lors du Tour de France !) sur un CD estampillé « Jadot ». 
 
Greenpeace et Jadot font condamner EDF mais, curieusement, une surprenante révélation faite par Le Point (cf http://bit.ly/rKpOAe ) est passée dans un premier temps inaperçue : un des espions « se vantait d'avoir deux taupes, qu'il appelait X et Y, chez Greenpeace et à l'association Sortir du nucléaire. »
 
Une taupe à Greenpeace ! Et personne ne se demande qui ? Une autre à Sortir du nucléaire ? Or cette association a connu quelques temps plus tard une surprenante « épuration » permettant d'évincer les militants les plus incisif... Patience, la vérité arrive, lentement mais sûrement...

Cependant, cette petite notoriété (député européen et « espionné ») n'apporte pas grand chose à Jadot. Un « miracle » se produit alors : Daniel Cohn-Bendit lance une dream team pour les élections européennes. Il recrute des pointures comme José Bové ou Eva Joly, et complète son tableau de chasse par quelques associatifs supposés représentatifs.

Jadot quitte Greenpeace sur l'heure (au diable les « convictions » !) car il se voit attribué par Cohn-Bendit la tête de liste dans l'Ouest. Le voilà député européen : comme quoi ça paye de cirer les pompes de Sarkozy !

Mais rapidement, notre ambitieux s'aperçoit que travailler à Bruxelles n'est pas très porteur. Heureusement arrive l'élection présidentielle, et d'abord la primaire d'EELV. Ne doutant de rien, Jadot réserve un nom de domaine Jadot2012 (cf http://bit.ly/JjHdIO ) mais, catastrophe, Hulot se présente : Jadot ne peut rivaliser face à... lui-même en mieux (ou en pire, c'est selon) !

Jadot se place donc auprès d'Eva Joly dont il devient porte-parole pour la campagne présidentielle. Mais un jour, la candidate ose critiquer le PS (sans lequel il n'y a pas d'avenir politique radieux !). Sans hésiter, Yannick Judas poignarde Eva Joly dans le dos en démissionnant avec fracas (cf http://bit.ly/tCcWm6 ). Peut-être que le PS le récompensera le moment venu ?

Pourtant, élu dans l'Ouest, Jadot est directement concerné par le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes (près de Nantes), auquel s'opposent frontalement (et à juste titre) les écologistes. Or, chacun s'attend à ce que le député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, farouche promoteur de l'aéroport, devienne premier ministre. 
 
De quoi obérer l'avenir ministériel dont rêve Jadot ? Pas du tout : entre gens bien élevés, on arrive toujours à s'entendre (cf http://bit.ly/JDYGtZ ). Quand on a déroulé le tapis vert et serré les pompes de Sarkozy, ce n'est pas compliqué d'en faire de même avec Jean-Marc Ayrault...

Finalement, lors de la constitution du premier gouvernement de l'ère Hollande, en mai 2012, c'est Cécile Duflot qui a mis son véto à la nomination de Jadot, qui a donc frôlé son objectif (devenir ministre). 

Vous pensez peut-être que ce dernier a été recalé pour avoir, 5 ans plus tôt, déroulé le tapis vert pour Sarkozy et sa mascarade appelée Grenelle de l'environnement ? Vous n'y êtes pas du tout : Cécile Duflot ne voulait simplement pas, à ses côtés dans le gouvernement, un « écologiste » qui soit encore plus prétentieux et arriviste qu'elle !


Stéphane Lhomme
Candidat à rien



(*) Courrier de FNE annonçant son départ de l'Alliance : « … il n’a jamais été prévu que l’Alliance soit une structure autonome et intégrée, avec un (ou des) porte-parole et des administrateurs (ou assimilés), qui se superpose aux associations existantes. Or, nous avons constaté à plusieurs reprises que des membres de l’Alliance étaient présentés, dans la presse ou des réunions publiques, comme porte-parole... »

mardi 10 avril 2012

Pour un grand Front de la Gauche et de l'écologie

Par Stéphane Lhomme, le 10 avril 2012.


Le Front de gauche, Europe écologie-Les Verts et le NPA doivent s'unir pour construire une vraie alternative à la droite… et au PS


Actuellement, le Front de gauche est porté par une incontestable dynamique atour de son candidat Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, même si Philippe Poutou et Eva Joly sont aujourd'hui en berne dans les sondages, il ne faut pas oublier que le NPA a connu quelques succès juste après sa création, de même que Europe écologie-Les verts (EELV) lors des élections européennes puis régionales.

Ces trois organisations connaissent donc tour à tour leur "heure de gloire", sans pour autant arriver changer réellement le cours des évènements. Les dirigeants du Front de gauche feraient bien de ne pas se griser et d'écouter les aspirations de la base : la dynamique actuelle n'a pas pour objet de consacrer leur supposée "victoire" sur EELV et sur le NPA, mais de créer les conditions d'une véritable alternative à la droite… bien différente de la simple alternance proposée par le Parti socialiste.

Dans ce contexte, le Front de Gauche, EELV et le NPA (et éventuellement d'autres organisations) doivent s'unir dans un ensemble plus grand et plus fort qui pourrait s'appeler le Front de la gauche et de l'écologie.

Après l'élection présidentielle, grand moment d'enthousiasme… et d'illusions, la réalité va reprendre ses droits : certes, Hollande n'est pas Sarkozy, mais la priorité sera dans les deux cas au "remboursement de la dette", afin de "rassurer les marchés", et ce au détriment de toute politique sociale ou environnementale.

Paradoxalement, la situation serait politiquement plus simple si Sarkozy était hélas réélu. Écartons cette hypothèse et plaçons nous plutôt dans le cas d'un succès de François Hollande. Rien ne serait alors plus dérisoire que de voir, lors de la constitution du nouveau gouvernement puis lors des élections législatives, certains leaders de la "gauche de la gauche" ou de l'écologie faire finalement allégeance au PS.

Il n'est en effet pas envisageable de cautionner la mise en place de politiques antisociales - "justifiées" par le remboursement de dettes dont la population n'est pourtant pas coupable - et anti-environnementales : aéroport de Nantes, continuation du nucléaire (*), recherche vaine de la croissance (même prétendue "verte"), etc.

Il faut donc balayer le dérisoire accord signé avec le PS par des dirigeants d'EELV désireux de devenir ministres ou députés, de même qu'il est impensable que, après avoir (à juste titre) dénoncé le projet très libéral de Hollande, des gens s'arrangent avec le PS pour les mêmes objectifs de carrière politique.

Le combat pour la justice sociale et celui pour la protection de l'environnement se sont rejoints et sont désormais indissociables. Les principaux pollueurs, les multinationales en tête, sont aussi ceux qui exploitent, licencient, délocalisent. Et les gens plus modestes sont les premières victimes des désastres environnementaux.

Il est grand temps d'agir, et ce dès les échéances électorales (présidentielle et législatives) seront passées. J'invite le Front de gauche, Europe écologie-Les Verts et le NPA à prendre ensemble les initiatives nécessaires pour organiser des États généraux de la gauche et de l'écologie afin de construire enfin le mouvement que de millions de gens attendent.


Stéphane Lhomme


(*) Lire "Le nucléaire est incompatible avec les valeurs de gauche".
Lire aussi "Sortir du nucléaire, oui, mais sans référendum !"

Sortir du nucléaire, oui, mais sans référendum !


Par Stéphane Lhomme, le 10 avril 2012.


Il n'y a pas eu de référendum pour imposer le nucléaire, il n'en est pas besoin pour condamner l'amiante, alors pourquoi un référendum sur le nucléaire ? Et puis… comment consulter les générations futures ?


Catastrophe de Fukushima oblige, la question du nucléaire est enfin évoquée lors de la campagne présidentielle. La droite et le PS restent pronucléaires, Europe écologie et le NPA sont contre. Quand au Front de Gauche, il se prononce… pour l'organisation d'un référendum, de même d'ailleurs que certains écologistes. C'est à mon avis une très mauvaise idée, et ce pour plusieurs raisons.

D'abord, il n'y a pas eu de référendum pour imposer le nucléaire, pourquoi en faudrait-il un pour rectifier un des plus grand déni de démocratie de notre époque ?

D'autre part, personne ne demande un référendum pour savoir s'il faut condamner l'utilisation de l'amiante ou s'il faut lutter contre le changement climatique. Alors pourquoi en faire un sur le nucléaire ? Une calamité sanitaire et environnementale doit être combattue, point barre. Faire une exception concernant le nucléaire reviendrait de facto à mettre en doute le caractère injustifiable de cette technologie.

Qui plus est, un référendum sur le nucléaire serait totalement antidémocratique du seul fait qu'il est impossible de consulter les générations futures. Or, c'est bien à ces générations que sont légués les déchets radioactifs et les centrales à démanteler.

La seule chose à faire est de présenter les plus plates excuses de notre génération à celles qui suivent… et d'arrêter au plus vite d'augmenter la quantité des horreurs radioactives que nous leur laissons.

Arrêtons nous maintenant un instant sur le cas du Front de Gauche, composé de plusieurs organisations qui ont des positions différentes sur le nucléaire. Plusieurs composantes, dont le Parti de gauche, sont contre. Le PCF reste à ce jour immuablement favorable à l'atome (*).

Le plus grave est sûrement que, en s'arc-boutant sur la défense du nucléaire, les dirigeants du PCF réduisent considérablement les chances de création d'un grand Front de la gauche et de l'écologie, qui serait à même de proposer enfin une véritable alternative à la droite, à la place de la simple alternance proposée par le PS.

Le combat pour la justice sociale et celui pour la protection de l'environnement se sont rejoints et sont désormais indissociables. Les principaux pollueurs, les multinationales en tête, sont aussi ceux qui exploitent, licencient, délocalisent. Et les gens plus modestes sont les premières victimes des désastres environnementaux.

C'est en particulier le cas lors des accidents nucléaires, comme actuellement autour de Fukushima : ceux qui en ont les moyens sont partis s'installer ailleurs, mais beaucoup de personnes âgées et de familles pauvres restent dans les zones contaminées, avec de graves conséquences à court ou moyen terme, en particulier sur la santé des enfants.

Nous renvoyons pour finir au document joint, "Le nucléaire est incompatible avec les valeurs de gauche". Pour ceux qui se revendiquent de ces valeurs, ce n'est donc pas un référendum qu'il faut revendiquer, mais directement la sortie du nucléaire.


Stéphane Lhomme


Lire aussi "Pour un grand Front de la Gauche et de l'écologie"
et "Le nucléaire est incompatible avec les valeurs de gauche"

Le nucléaire est incompatible avec les valeurs de gauche


Par Stéphane Lhomme, le 10 avril 2012.


Lire aussi "Sortir du nucléaire, oui, mais sans référendum !"
et " Pour un grand Front de la Gauche et de l'écologie"



Certains arguments pour ou contre le nucléaire peuvent être défendus par les citoyens indépendamment de leurs opinions politiques. Par contre, ce débat prend une dimension particulière lorsqu'on se reconnaît dans les valeurs de gauche. Petit inventaire…



Le nucléaire a été imposé par la violence et la répression

La construction de toutes les installations nucléaires, principalement dans les années 70 et 80, a été contestée par d'importantes manifestations populaires. Ces dernières ont été violemment réprimées par l'Etat français, à grands renforts de compagnies de CRS et de gendarmes mobiles, y compris sous des gouvernements de gauche (après mai 1981). Continuer aujourd'hui à justifier l'existence et le fonctionnement de ces installations revient à tirer parti du fait accompli et à justifier de la violence utilisée à l'époque.


Le nucléaire se maintient par la répression et l'intimidation

Aujourd'hui encore, en France comme dans les autres pays nucléarisés, les citoyens qui s'opposent à l'atome sont fichés, surveillés, espionnés, perquisitionnés, arrêtés. Puisque le nucléaire est trop dangereux pour laisser les citoyens s'y intéresser (au risque de favoriser les desseins malveillants de fous ou de terroristes), alors, au nom des valeurs de gauche, il faut renoncer à cette énergie.


Les alternatives créent beaucoup plus d'emplois que le nucléaire

Après avoir longtemps soutenu le nucléaire, le grand syndicat allemand IG METALL a totalement changé de position au nom de l'emploi, après avoir constaté les résultats des plans alternatifs (économies d'énergie, énergies renouvelables) lancés en 2000 en même temps que la sortie du nucléaire. Le nucléaire est finalement assez peu créateur d'emplois, et il faut aussi se poser la question de la qualité de ces emplois (voir point suivant).


Des salariés sont obligatoirement irradiés pour la maintenance des centrales

La maintenance des centrales nucléaires implique nécessairement que des salariés aillent dans des zones irradiantes au détriment de leur santé. Même s'ils sont "bien suivis" (ce qui n'est pas toujours vrai), ces irradiations ont des conséquences inévitables à court ou moyens terme. Il est incompatible avec les valeurs de gauche que des salariés soient irradiés pour simplement gagner leur vie.


Le nucléaire implique une politique néocoloniale et des relations avec les dictateurs

La France importe 100% du combustible qu'elle utilise pour faire fonctionner ses réacteurs nucléaires, l'uranium. Les mines d'uranium causent des dommages dramatiques à l'environnement (contaminations, assèchement de nappes phréatiques, etc) et les premières victimes sont les populations autochtones : Touareg au Niger, Indiens au Saskatchewan (Canada), Aborigènes en Australie, etc. La France impose d'ailleurs une politique néocoloniale au Niger d'où elle puise la majorité de "son" uranium. D'autre part, la France vient de passer des accords avec Nazarbaev, le dictateur du Kazakhstan, pour accéder à ses réserves d'uranium.


Les populations des pays pauvres rejettent le nucléaire

Certains tentent de justifier le nucléaire par le fait que des millions de gens n'ont pas accès à l'électricité, en particulier dans les pays pauvres. Or, tout en réclamant l'accès à l'électricité, les populations pauvres rejettent le nucléaire. C'est par exemple le cas actuellement en Inde ou les populations locales se mobilisent contre des projets de centrales nucléaires à Jaitapur (projet du français Areva !) et dans le Tamil nadu. La police indienne réprime violement ces mobilisations : il y a déjà un mort (à Jaitapur) et des manifestants arrêtés et menacés de prison à vie. C'est encore plus intolérable quand on se revendique des valeurs de gauche.


Le démantèlement et les déchets nucléaires sont légués aux générations futures

Ceux qui construisent et exploitent des centrales nucléaires ne sont plus là le moment venu pour assumer, face aux générations futures, le démantèlement de ces centrales et les déchets radioactifs qu'elles ont produit. Par exemple, 10 réacteurs nucléaires de première génération sont arrêtés depuis plus de 20 ans en France, et attendent toujours d'être démantelés. Risques environnementaux, financements toujours  sous-estimés… il est injustifiable de laisser ces graves problèmes à nos enfants. Prétendre que "la recherche trouvera bien des solutions" est une façon de se dédouaner à bon compte avec des promesses plus qu'incertaines. Les gens qui consomment de l'électricité aujourd'hui doivent assumer sur une génération les conséquences de cette consommation, et ne pas laisser le problème aux générations futures.


Les plus faibles sont les principales victimes des accidents nucléaires

Comme le montre hélas le drame de Fukushima, les gens les plus faibles et les plus pauvres sont les principales victimes des catastrophes nucléaires : ceux qui en ont les moyens peuvent aller s'installer ailleurs mais, de nombreux reportages le prouvent, beaucoup de personnes âgées et de familles pauvres restent dans les zones contaminées, avec de graves conséquences à court ou moyen terme sur la santé des enfants. Il serait totalement dérisoire à répondre à ce problème en promettant : "En cas de catastrophe nucléaire, nous évacuerons tout le monde, même les pauvres et les personnes âgées".


Il est finalement clair que le nucléaire est par nature incompatible avec les valeurs de gauche.