Stéphane Lhomme
Président de l'Observatoire du nucléaire
Communiqué du 12 juillet 2011
La nomination d'Anne Lauvergeon à la présidence du conseil de surveillance de Libération compromet la liberté de la rédaction sur le nucléaire
En décidant de nommer Anne Lauvergeon à la présidence du Conseil de surveillance de Libération, les actionnaires majoritaires du journal (Edouard de Rothschild, Jacaranda Caracciolo et Bruno Ledoux) commettent une faute majeure.
Malgré la lente dérive de Libération depuis des années, ce journal gardait encore un peu de crédit dans l'inconscient collectif des femmes et des hommes de la gauche et de l'écologie, en particulier grâce aux journalistes du quotidien.
Grande prêtresse de l'industrie atomique, responsable de pollutions et contaminations majeures, coupable de négationnisme concernant les conséquences des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima, Anne Lauvergeon n'est ni de gauche, ni écologiste, bien au contraire.
Il n'est pas difficile de comprendre que, si Mme Lauvergeon est réellement présidente du Conseil de surveillance, la rédaction de Libération aura encore moins de latitude pour traiter de la question du nucléaire.
Et ce n'est pas le rédacteur en chef Nicolas Demorand, qui a déroulé à plusieurs reprises le tapis rouge pour Mme Lauvergeon quand il animait la matinale de France inter, qui pourra apporter la moindre garantie d'indépendance face au lobby nucléaire.
De fait, Stéphane Lhomme appelle le peuple de la gauche et de l'écologie à boycotter Libération afin de contester la nomination d'Anne Lauvergeon à la présidence du Conseil de surveillance du quotidien.