afin que les écologistes :
- ne se renient pas sur le nucléaire
- n'aident pas le PS à infliger l'austérité aux français
Les actuelles négociations entre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti Socialiste (PS) font l'objet d'une forte couverture médiatique mais, curieusement, personne ne semble se demander pourquoi EELV ne négocie qu'avec le PS.
Or, il existe d'autres forces à gauche, en particulier le Front de Gauche (FdG) et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Au nom de quoi l'horizon des écologistes se limiterait-il exclusivement à discuter avec le PS ?
La question mérite d'autant plus d'être posée que la négociation en question semble inévitablement devoir se terminer par une défaite des émissaires d'EELV : le PS a une longue expérience des tractations avec ses "alliés" et a toujours été implacable avec eux, les rabaissant au rang de supplétifs et les amenant à se renier en échange de quelques circonscription pour les "chefs". Le PCF peut en témoigner de longue date.
Négocier avec le PS n'est donc pas franchement porteur d'avenir pour les écologistes d'autant que, comme si la catastrophe Fukushima n'avait jamais eu lieu, le PS et son candidat François Hollande se veulent inflexibles sur le nucléaire : il n'est pas question d'envisager le moindre plan de sortie, ni même de stopper le chantier du réacteur EPR, pourtant déjà plombé par les retards, les surcoûts, les malfaçons.
Alors, pourquoi continuer à discuter avec le PS, ou du moins exclusivement avec le PS ? Les écologistes doivent immédiatement proposer des négociations au Fdg et au NPA, dans le but de créer un grand Front de la Gauche et de l'Ecologie (ou de la Gauche et de l'écologie, ou de la Gauche écologiste, etc. Peu importe).
Il ne s'agirait pas pour autant de remettre en cause les différentes candidatures à l'élection présidentielle : bien sûr, dans l'absolu, une candidature unitaire serait le mieux, mais elle semble improbable et, après tout, rien ne s'oppose à ce que Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou fassent entendre chacun le point de vue de leurs courants respectifs.
En effet, une alliance électorale pour les législatives ne signifierait en rien une fusion générale dans un mouvement unique : des divergences évidentes existent entre ces mouvements, comme par exemple… sur le nucléaire. On y revient toujours !
Mais, autant le PS reste immuablement pronucléaire, autant il est possible d'avancer sur cette question avec les autres formations de gauche : le Parti de gauche (composante du Front de Gauche) et le NPA ont pris position pour la sortie du nucléaire. Seuls les dirigeants du PCF restent encore accrochés à l'atome mais il semble que ce soit de moins en moins le cas à la base. Et l'arrivée d'EELV dans un Front de gauche élargi à l'écologie ne manquerait pas de faire pencher la balance du bon côté.
Par ailleurs, la question du nucléaire n'est pas le seul enjeu majeur et les écologistes feraient bien de réfléchir à la suite des évènements : si François Hollande est élu Président de la République, il est avéré qu'il infligera à la population française les mesures les plus restrictives et antisociales, et ce afin de "rassurer les marchés" (qui ne le seront jamais et exigerons toujours plus de sacrifices).
Ce n'est pas à la population de rembourser des dettes dont elle n'est pas responsable et de se sacrifier pour rétablir les profits des banques et des multinationales. Et les écologistes n'ont pas à participer à un gouvernement anti-écologiste et antisocial.
On me rétorquera qu'il faut bien "battre Nicolas Sarkozy". Hé bien, au second tour de la Présidentielle, les électeurs auront la possibilité de remplacer l'actuel Président par quelqu'un d'autre. Il n'y a donc manifestement aucune raison pour se renier en faisant avec le PS une alliance... contre-nature.
Stéphane Lhomme